Bosmans, R., Van Keer, J., Russell-Smith, A., Kronestedt, T., Alderweireldt, M., Bosselaers, J. & De Koninck, H. (2013). Spiders of Crete (Araneae). A catalogue of all currently known species from the Greek island of Crete. Nieuwsbrief van de Belgische Arachnologische Vereniging28 (suppl. 1): 1-147.
Bosmans, R., Baert, L., Bosselaers, J., De Koninck, H., Maelfait, J.-P. & Van Keer, J. (2009). Spiders of Lesbos (Greece). Nieuwsbrief van de Belgische Arachnologische Vereniging24 (suppl.): 1-70.
Bosmans, R. & Chatzaki, M. (2005) A catalogue of the spiders of Greece. A critical review of all spider species cited from Greece with their localities. Arachnological contributions Nieuwsbrief van de Belgische Arachnologische Vereniging 20(2) (suppl.): 1–123.
L’araignée Hygrolycosa rubrofasciata (Ohlert, 1865), appartient à la famille des araignées-loups (Lycosidae). Dans le monde, cette famille compte plus de 2440 espèces. Parmi celles-ci, 352 espèces ont été recensées en Europe, dont 47 en Belgique. Le genre Hygrolycosa ne contient que 5 espèces dans le monde et deux en Europe, dont Hygrolycosa strandi Caporiacco, 1948 qui ne se trouve qu’en Grèce. L’araignées-loup Hygrolycosa rubrofasciata est ainsi le seul représentant de ce groupe pour toute l’Europe centrale.
Hygrolycosa rubrofasciata est largement distribuée dans la région paléarctique. En Europe centrale, c’est une araignée typique de plaines et de promontoires (jusqu’à 800 m d’altitude). En Autriche, par exemple, c’est l’une des espèces les plus rares avec seulement quelques observations dans le Vorarlberg, la Styrie et le Burgenland. Les trouvailles ont toujours été faites dans l’habitat typique de l’espèce. C’est humide dans tous les cas et l’araignée ne se trouve donc que dans des endroits (semi-)naturels tels que les tourbières, les marécages, les prairies humides ou les forêts humides (vallées). En raison de la menace croissante et de la destruction de plusieurs de ces habitats, cette araignée est incluse dans de nombreuses listes rouges d’espèces végétales et animales menacées. Par exemple, il a reçu le statut de « menacé d’extinction » en Autriche et de « menacé » en Allemagne et en Belgique.
En Belgique, l’araignée Hygrolycosa rubrofasciata a une distribution « orientale » prononcée. En Flandre occidentale, il existe exactement un seul site connu et vérifié (Houthulst). Il existe également deux rapports non vérifiés de Flandre orientale. Le centre de gravité de la distribution se situe clairement au nord-est de notre pays (voir carte de distribution ARADAT). Là, les landes particulièrement humides avec une litière de feuilles sèches suffisante (souvent des feuilles de bouleau) représentent souvent l’habitat préféré.
Répartition de Hygrolycosa rubrofasciata en janvier 2022 selon ARADAT (les observations de Flandre orientale on été rapportées via observations.be)
Différences sexuelles
La longueur du corps Hygrolycosa rubrofasciata est de 5 à 6 mm. La différence entre les mâles et les femelles ne peut pas être déduite d’après une différence de taille (bien que chez de nombreuses araignées, la femelle est souvent plus grande), mais plutôt d’une différence de couleur et de marques. Les mâles sont globalement de couleur plus foncée. Ils ont un céphalothorax arborant trois bandes longitudinales plus pâles. Leur abdomen est généralement brun foncé, mais parfois aussi plus clair (photo 2 & 3), avec quatre bandes longitudinales constituées de taches blanches plus ou moins connectées. Les pattes sont bicolores noir-marron clairs. Les femelles sont globalement plus claires. Elles ont un céphalothorax brun clair à verdâtre avec deux bandes longitudinales foncées et deux rangées de taches plus étroites. L’abdomen est également de couleur pâle et les pattes sont pâles avec des taches foncées distinctes (photo 1).
Comme la plupart des araignées-loups, Hygrolycosa rubrofasciata ne construit pas de toiles, mais attrape plutôt ses proies pendant la journée en tendant une embuscade ou même en pourchassant les insectes qui passent.
Pendant la saison des amours printanières, les mâles tambourinent leur abdomen sur des feuilles sèches, produisant un son audible même pour les humains sous la forme d’un son de tambour « sifflant » (exemple d’enregistrement: https://observations.be/sounds/123023/). C’est ce comportement qui lui a donné son nom néerlandais « Trommelwolfspin ». Les femelles entendent le tambourinage à travers des organes spéciaux (« slit sensilla ») que l’on ne trouve que chez les arachnides. Les recherches ont montré que les males qui tambourinent le plus finissent par être préférés par les femelles.
Après l’accouplement, la femelle fabrique un cocon d’œufs contenant environ 60 œufs. Les araignées-loups femelles sont connues pour leur comportement maternel bienveillant. Elles transportent leur cocon sur les filières à l’arrière de l’abdomen. Généralement, après l’éclosion, les jeunes araignées-loups grimpent sur le dos de leur mère, qui maintenant les emporte partout avec elle. Curieusement, les petits de Hygrolycosa rubrofasciata font quelque chose de différent ici: ils ne s’accrochent pas au dos de la mère, mais plutôt au cocon désormais vide. Ce comportement est peut être une adaptation aux habitats humides dans lesquels ils vivent. Il est dit que la soie du sac à œufs est plus résistante à l’eau que l’abdomen de la femelle et il pourrait donc être plus intéressant pour les jeunes de s’agripper au cocon vide plutôt qu’à l’abdomen. Les araignées-loups adultes de cette espèce peuvent être trouvées de mars à novembre. Les mâles meurent généralement après l’accouplement, mais les femelles survivent souvent à l’hiver.
Espèces apparentées
En Europe (centrale), l’araignée Hygrolycosa rubrofasciata est la seule espèce de son genre et – en y regardant de plus près et certainement avec un grossissement sous une loupe – elle est raisonnablement facile à identifier sur la base de sa couleur et de ses marques. Les observateurs inexpérimentés peuvent la confondre avec la plus commune Zora spinimana (Sundevall, 1833), appartenant à une famille différente (Miturgidae), mais qui peut se trouver dans des habitats similaires (Photo 4).
Pourquoi l’araignée-loup Hygrolycosa rubrofasciataa-t-elle été élue « araignée européenne de l’année » ?
Cette espèce très menacée, en voie d’extinction dans des pays comme l’Autriche, devrait attirer notre attention sur les effets de la perte de son habitat, en l’occurrence l’assèchement des tourbières. Ceci est particulièrement pertinent dans le contexte du changement climatique, en partie parce que les tourbières se sont avérées très importantes pour le stockage du carbone.
De plus, il est bien sûr à la fois spécial et étrange d’entendre une araignée tambouriner efficacement. Le comportement « déviant » des jeunes nouvellement éclos, à savoir le fait qu’ils s’accrochent au cocon vide plutôt qu’à leur mère, mérite également d’être noté.
Avec ce choix d’araignée européenne de l’année, nous ne voulons pas seulement promouvoir un groupe d’animaux « impopulaires » et attirer l’attention sur d’importants habitats menacés, mais en même temps, nous espérons que davantage d’observateurs remarqueront et signaleront les espèces choisies. Ces nouvelles informations de distribution peuvent être utiles à diverses fins.
N’hésitez donc pas à rechercher cette espèce intrigante et à signaler tout spécimen observé en les photographiant et en les saisissant sur plateforme d’observations naturalistes: https://observations.be/.
L’araignée européenne de l’année est choisie par 84 arachnologues de 27 pays européens. Le vote est coordonné par le Musée d’Histoire Naturelle de Vienne, (en allemand Naturhistorisches Museum Wien), en collaboration avec l’Arachnologisches Gesellschaft (AraGes) et la Société Européenne d’Arachnologie (European Society of Arachnology – ESA).
Argyroneta aquatica (Clerck, 1757) avec sa cloche d’air et son cocon. Photo (c) Rudy Jocqué.
Argyroneta aquatica (Clerck, 1757) est la seule araignée vivant véritablement sous l’eau. Pour cela, elle construit une retraite en forme de cloche entre des plantes aquatiques, qu’elle approvisionne en oxygène depuis la surface, en emprisonnant l’air entre les soies recouvrant son abdomen.
ARABEL, conjointement avec la SRBE, organisent une excursion au Jardin botanique Jean Massart le vendredi 10 septembre 2021.
Nous serons accueillis par Thierry BRUFFAERTS – gestionnaire du Jardin botanique – et Alain DRUMONT – coordinateur du projet d’inventaire et spécialiste des Coléoptères à l’IRSNB.
Eratigena atrica (C. L. Koch, 1843), femelle trouvée au fond d’un jardin. Photo A. HenrardEratigena atrica (C. L. Koch, 1843), femelle trouvée à l’intérieure d’une maison. Photo A. HenrardEratigena atrica, un male. Photo J. Bosselaers
Septembre est typiquement le mois ou certaines araignées sont les plus visibles à l’intérieure des maisons. C’est souvent le cas pour la tégénaire Eratigena atrica. Les femelles, matures et bien nourries, cherchent un nouvel endroit pour construire leur toile tandis que les mâles vagabondent pour trouver une femelle et tenter leur chance de se reproduire.