J Belg Arachnol Soc 2024
- J Belg Arachnol Soc 2024 39(1)
Société Arachnologique de Belgique
Description of four new Steatoda species (Araneae: Theridiidae) from the Mediterranean region with notes on some related species
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« Introduced (Zoropsis spinimana) versus introduced (Parasteatoda tepidariorum) spider species”
Photo: Christel Kriss
Two new theridiid genera from Southeast Asia (Araneae: Theridiidae, Argyrodinae): males with a nose for courtship
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Depuis l’an 2000, un groupe d’experts d’Allemagne, d’Autriche et de Suisse choisit une espèce d’araignée qui sera sous les feux de la rampe pendant un an. Après l’Argyronète (Argyroneta aquatica – 2000), ce fut le tour de l’Épeire fasciée (Argiope bruennichi – 2001), de la Pisaure admirable ( Pisaura mirabilis – 2002), du Pholque phalangide (Pholcus phalangioides – 2003) et de la Micrommate émeraude (Micrommata virescens – 2004). La société belge d’arachnologie ARABEL a été la première à « ouvrir » le projet initialement germanophone. En 2005, cela s’est traduit par l’élection et la proclamation communes de la Saltique chevronnée (Salticus scenicus), la première araignée européenne de l’année. D’autres associations européennes ont rapidement suivi et, en 2024, 84 arachnologues de 27 pays européens y participent.
L’élection prend en compte plusieurs critères, certains critères ayant plus de poids en fonction du message que l’on veut faire passer à travers l’araignée choisie. Par exemple, la Thomise variable (Misumena vatia – 2006) était idéale pour mettre en évidence certaines facettes moins connues des araignées, comme le fait que de très nombreuses araignées ne tissent pas de toile, sont souvent joliment colorées, ont des stratégies de chasse différentes, …
De Lycose cendrée (Arctosa cinerea – 2007) a de nouveau attiré l’attention sur le fait que la disparition de différents types d’habitats naturels entraîne également la disparition d’espèces animales. Un problème qui n’est pas seulement mondial, mais aussi propre à notre pays.
En 2024, nous célébrerons donc un double « anniversaire » : 25 ans d’existence de l' »Araignée de l’année » et 20 ans d’existence de l' »Araignée européenne de l’année ».
Araignée de l’année en Europe germanophone :
– 2000: Argyroneta aquatica (Argyronète)
– 2001: Argiope bruennichi (Épeire fasciée ou Argiope frelon)
– 2002: Pisaura mirabilis (Pisaure admirable)
– 2003: Pholcus phalangioides (Pholque phalangide)
– 2004: Micrommata virescens (Micrommate émeraude)
Araignée européenne de l’année
– 2005: Salticus scenicus (Saltique chevronnée ou Saltique Arlequin)
– 2006: Misumena vatia (Thomise variable)
– 2007: Arctosa cinerea (Lycose cendrée)
– 2008: Tegenaria spp. (Tégénaires)
– 2009: Hyptiotes paradoxus (Araignée triangle)
– 2010: Araneus diadematus (Épeire diadème)
– 2011: Agelena labyrinthica (Agélène à labyrinthe)
– 2012: Meta menardi (Araignée commune des grottes)
– 2013: Atypus affinis (Mygale à chaussette)
– 2014: Linyphia triangularis (Linyphie triangulaire)
– 2015: Anyphaena accentuata (Anyphène à chevrons)
– 2016: Cyclosa conica (Épeire conique)
– 2017: Nuctenea umbratica (Épeire des fissures)
– 2018: Steatoda bipunctata (Stéatode à deux points)
– 2019: Myrmarachne formicaria (Saltique fourmi)
– 2020: Dolomedes fimbriatus (Dolomède des marais ou Dolomède bordé)
– 2021: Ero furcata (Araignée cannibale fourchue)
– 2022: Hygrolycosa rubrofasciata (Araignée-loup à face rouge)
– 2023: Cheiracanthium punctorium (Chiracanthe nourrice)
– 2024: Nesticus cellulanus (Nestique alvéolé)
Lecigne S. (2023). New contribution to the spider fauna (Arachnida: Araneae) of Kerkyra (Corfu) and update of the provisional checklist of species from the Ionian Island. Journal of the Belgian Arachnological Society 38(1 supplement): 1 – 51.
Téléchargez le pdf: Spider fauna (Arachnida: Araneae) of Kerkyra (Corfu)
Cette femelle d’une espèce de Zora sp. (probablement spinimana) a été trouvée sur la feuille d’un plant de laitue dans un potager à Sint Agatha Rode. On sait que les femelles gardent leur sac à œufs, mais les photos de cela ne sont pas courantes. C’est la première observation de l’espèce dans mon jardin et à l’occasion de la fête nationale (21 juillet 2023). (Photo © Rudy Jocqué).
Cheiracanthium punctorium, nommée chiracanthe nourrice en Français, appartient à la famille des Cheiracanthiidae. Cette famille compte 363 espèces dans le monde, 35 d’entre eux se trouvent en Europe et, en Belgique, il y a 5 espèces indigènes plus une espèce exotique qui est en train de s’établir rapidement.
La chiracanthe nourrice a une large distribution paléarctique, allant de l’Europe à l’Asie centrale. En Europe centrale, on le trouve principalement dans les plaines et les promontoires jusqu’à 800 mètres d’altitude. L’espèce vit généralement dans la végétation herbacée des habitats ensoleillés et ouverts, mais elle peut également se trouver dans les buissons et arbustes. On peut également la rencontrer, bien que plus rarement, dans les zones plus humides des prairies extensives.
Au 19e siècle, Cheiracanthium punctorium était encore relativement répandue en Belgique, mais elle n’a plus été revue pendant près d’un siècle, jusqu’à ce qu’elle soit retrouvée en 1985 à la pointe méridionale de la Belgique, dans le village de Torgny. Et au cours de ces 35 dernières années, cet endroit est resté le seul emplacement connu en Belgique pour la chiracanthe nourrice. Récemment, un signalement relativement fiable a été fait d’un deuxième site, aussi dans l’extrême sud de notre pays. Cependant, cette donnée doit encore être vérifiée par les arachnologues de l’Association Belge d’Arachnologie (ARABEL).
Dans tous les cas, Cheiracanthium punctorium est l’une de nos espèces d’araignées belges les plus rares. L’espèce est répertoriée comme « éteint » dans la liste rouge flamande.
La longueur du corps de Cheiracanthium punctorium est comprise entre 10 et 15 mm pour les femelles (photo 1) et de 8 à 12 mm pour les mâles (photo 2). Le céphalothorax est brun verdâtre (photo 3), mais peut parfois être complètement orange à rouge. Les chélicères (pièces buccales venimeux), robustes et longues, sont rouge à leur base et noirs au niveau des crochets. L’abdomen de couleur chamois présente souvent une tache cardiaque foncée qui peut s’étendre sur la moitié de l’abdomen, mais qui peut aussi être complètement absente. Les pattes jaunâtres se terminent par une pointe sombre.
La première paire de pattes est remarquablement plus longue; une caractéristique permettant de distinguer facilement les chiracanthes d’autres araignées, par exemple, du genre Clubiona (Clubionidae.
Ces araignées principalement nocturnes ne construisent pas de toiles pour attraper des proies. Elles se faufilent vers leur victime et la neutralise ensuite avec une morsure venimeuse. Grâce à ses chélicères considérables et puissantes, la chiracanthe peut également vaincre de gros insectes comme les criquets ou même les mantes religieuses. L’araignée passe la journée dans un abri en forme de dôme dans la végétation basse, généralement, ou même sous des pierres. Elle peut être trouvée dans les biotopes ouverts non perturbés, en particulier dans les herbes hautes et la végétation basse de garrigue. Mais aussi dans les espaces ouverts de la forêt (clairières), des jachères et des prairies, ainsi que le long des chemins, des digues ou des remblais de chemin de fer.
Au milieu de l’été, les femelles presque adultes construisent une chambre à couvain assez frappant, qui peut atteindre la taille d’un œuf de poule (photo 4), entremêlées aux brins d’herbe, de feuilles ou de tiges. Accolé à la chambre à couvain, un mâle adulte tisse également un abri en soie. Dès que la femelle réalise sa dernière mue, devenant ainsi adulte, le mâle perce le mur de soie entre les deux « chambres » et l’accouplement peut avoir lieu. En août, la femelle pond de 80 à 300 œufs dans le cocon. Pendant cette période, les femelles défendent agressivement le cocon.
Trois à cinq semaines plus tard, les jeunes éclosent et quittent le nid de la mi-septembre à début octobre. Ils passent l’hiver dans des chambres de soie d’environ 5 mm diamètre construit par eux-mêmes, sous des cailloux et autres abris au raz du sol.
La chiracanthe nourrice est l’une des rares araignées belges à pouvoir infliger une morsure à l’homme avec un effet significatif. Elle le fera généralement lorsque vous tenteriez d’ouvrir son cocon de reproduction ou bien sûr lorsque vous la tiendriez entre vos doigts. Parce que l’espèce est si rare en Belgique et parce qu’elle vit bien cachée et loin des bâtiments humains, le risque d’être mordu par un Belge est pratiquement inexistant. Lorsque cela se produit, la morsure provoque immédiatement une sensation de brûlure intense qui est la plus forte après 5 à 20 minutes et peut être ressentie pendant plusieurs heures. L’effet a été comparé à la douleur d’une piqûre de guêpe. Le venin peut également provoquer des symptômes tels qu’un gonflement local modéré, des rougeurs, des démangeaisons, des nausées et une légère fièvre. Il n’y a pas de dommages causés aux tissus. Si cela semble nécessaire, une visite chez un médecin est recommandée.
La chiracanthe nourrice est relativement facile à distinguer des espèces apparentées d’Europe centrale en raison de sa couleur et de sa grande taille. Relativement récemment, une espèce d’araignée chiracanthe importée s’est établie dans notre pays, à savoir Cheiracanthium mildei L. Koch, 1864 (photo 5). Celle-ci peut être un peu plus grande que les autres chiracanthes indigènes, mais elle est toujours plus petite et présente également une coloration différente de la grande Cheiracanthium punctorium. Cheiracanthium mildei par contre se rencontre régulièrement à proximité des habitations humaines.
D’une part, c’est la première fois qu’un membre de cette famille est élu, et d’autre part, cette araignée est régulièrement présentée dans les médias comme une espèce « médicalement significative ». Habituellement, cependant, les morsures signalées ne sont basées que sur des hypothèses, il est donc important de diffuser des informations précises sur l’espèce afin d’éviter toute peur infondée.
Avec cette sélection d’une araignée européenne de l’année, nous voulons non seulement promouvoir un groupe d’animaux « impopulaires » et attirer l’attention sur d’importants habitats menacés, en l’occurrence des paysages ouverts et secs tels que de vastes prairies et prairies, mais nous espérons également que plus d’observateurs auront un œil sur l’espèce choisie et le signaleront. Ces nouvelles informations de diffusion peuvent être utiles à plusieurs fins.
N’hésitez donc pas à rechercher cette espèce intrigante et à signaler tout spécimen observé en les photographiant et en les saisissant sur le site de signalement de Natuurpunt : www.waarnemingen.be.
L’araignée européenne de l’année est choisie par 84 arachnologues de 27 pays européens. Le vote est coordonné par le Naturhistorisches Museum Wien, en collaboration avec l’Arachnologisches Gesellschaft (AraGes) et la Société européenne d’arachnologie (ESA).
Pour la Belgique, c’est l’Association Belge d’Arachnologie ARABEL qui s’occupe de l’organisation et de la transmission de l’information.
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Christoph Hörweg & Koen Van Keer